Le svastika
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30122009
Le svastika
Le svastika
(parfois appelé par abus de langage la svastika au lieu de la croix en forme de svastika) 卐 ou 卍 tel qu'on le représente la plupart du temps, est un symbole religieux que l'on retrouve de l'Europe à l'Océanie, apparaissant dès l'époque néolithique. On peut le décrire comme une croix composée de quatre potences prenant la forme d'un gamma grec en capitale , d'où son autre appellation de croix gammée.
Ce symbole est notamment utilisé en Orient dans la symbolique jaïne, hindoue et bouddhique, en Chine pour symboliser l'éternité. En Occident, le svastika dextrogyre et généralement incliné de 45 degrés, a été adopté comme emblème par les Nazis sous le nom de croix gammée, et acquis dès lors une forte connotation négative qui en a fait quasiment disparaître l'usage après la Seconde Guerre mondiale
Le nom svastika est un terme sanskrit apparaissant pour la première fois dans les épopées « Rāmāyana et « Mahâbhârata».
On peut l'analyser comme un mot composé de svasti et du suffixe diminutif -ka. Le sens de svasti est « bonne santé, bonne fortune » (c'est aussi une interjection équivalent au français « vive... ! ») ; il est lui-même formé de su, « bon » et de asti, « existence » (radical indo-européen du verbe être, soit *h₁es-, que l'on retrouve tel quel en français, tu es). Svastika peut donc se traduire comme « ce qui apporte la bonne fortune, ce qui porte chance ». Une autre décomposition possible est su « bon » suivi du suffixe -tika « signe », soit « bon signe », lecture reprise par un homonyme indien moderne, « ṣubhtika » .En tout état de cause, le nom est celui d'un signe de bon augure.
Le svastika inscrit dans un carré peut être retourné selon une ligne sagittale, donnant deux versions de sens opposé, facilement identifiables visuellement, mais difficilement différentiables dans certaines langues. En sanskrit, les deux formes portent des noms qui diffèrent par le radical : « bon » pour l'une et « mauvais » pour l'autre. En Occident, on considère en général que le svastika « tourne » ; On le qualifie donc de « dextrogyre » (dextro = droite ; gyro = tourne) lorsqu'il tourne dans le sens de aiguilles d'une montre, et de « lévogyre » dans le cas contraire. Mais l'emploi de ces adjectifs ne fait qu'entretenir la confusion, car il existe deux interprétations possibles du sens de rotation.
Si l'on considère qu'il s'agit à l'origine de la représentation symbolique d'une rotation, celle-ci s'effectue dans le sens inverse de celui indiqué par les pointes ; les coudes de la croix, et non la pointe des barres, indiquent donc le sens de rotation.
On peut suivre l'illusion perceptive créée par la courbure des branches et considérer que le sens de rotation est indiqué par la pointe de la barre supérieure.
Aucun point de vue ne fait l'unanimité et le débat reste ouvert. Dans la suite de l'article, les svastikas seront décrits comme « pointant vers la droite » (卐), ce qui devra s'interpréter comme « pointant en haut vers la droite et en bas vers la gauche » (svastika auspicieuse indienne et croix gammée) et « pointant vers la gauche » (卍), ce qui devra s'interpréter comme « pointant en haut vers la gauche et en bas vers la droite » (svastika coréenne de l'illustration).
Selon Salomon Reinach, le svastika serait un oiseau stylisé.
C'est l'un des plus anciens symboles de l'humanité que l'on retrouve sous plusieurs formes dans la majorité des civilisations du monde, bien qu'il n’ait pas toujours la même signification. Les différentes graphies « svastikaformes » ont pu naître indépendamment les unes des autres, bien que certaines soient liées historiquement (svastikas indien et bouddhique, svastikas indien et svastika du XXe siècle européen).
Les premiers svastikas connus se trouvent sur des poteries de la culture Vinca de Transylvanie et datent du Ve millénaire av. J.-C., suivis par ceux des poteries de Sintashta au Sud de l'Oural datant du IIe millénaire. Leur présence se fait plus importante à partir de l'Âge du bronze. Les principales occurrences du svastika en Europe et en Asie centrale sont : dans le Caucase culture de Koban), en Azerbaïdjan, chez les Scythes et leurs parents les Sarmates, chez les Hittites, les Celtes (triskell), les Grecs (grecque), et les peuples germaniques (notamment les Goths ; fibule). Plus tard on en trouve en Islande deux versions, le marteau de Thor (elle apparaît aussi sur la ceinture de Thor sur le tableau de M. E. Winge (1872) où il affronte les géants) tournoyant dans le ciel et représentant le soleil, et le Þórshamar des grimoires ; le lauburu est typique du Pays basque. Le svastika apparaît également dans de nombreuses cultures d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. On le trouve dans deux idéogrammes chinois 卐 ou plus couramment 卍, signifiant « dix mille » (c'est-à-dire l'éternité) ou « le cœur de Bouddha ».
Différentes hypothèses ont été avancées pour expliquer l'ubiquité du svastika. Une explication triviale est qu'il s'agit d'un motif décoratif facile à exécuter. Une autre, qui fait appel aux fonctions symboliques communes à tous les humains, suggère qu'il s'agirait à l'origine d'une représentation d'un mouvement rotatif : rotation du ciel nocturne dans l'hémisphère Nord autour de l'étoile polaire, du soleil dans sa course, ou d'un autre corps céleste (une comète par exemple, comme l'a proposé l'astronome Carl Sagan au vu de celle représentée dans un manuscrit chinois de Mawangdui) Chez les Navajos, il s'agit de la rotation d'une bûche.
La signification et l'importance du svastika varient selon les cultures et les époques. Il peut n'être qu'un signe parmi d'autres comme sur les poteries Vinca, ou un symbole religieux prééminent comme dans l'hindouisme et le bouddhisme. De nos jours, par exemple, le svastika dextrogyre (卍) est utilisé pour marquer les temples bouddhistes sur les plans de ville japonais. Au XXe siècle, les svastikas ont été utilisés par le régime nazi et sont devenus tabous dans le monde occidental, même le svastika bouddhique pointant vers la gauche, à l'inverse du svastika indien et de la croix gammée. Des tombes bouddhiques appartenant à des familles indochinoises furent vandalisées après la guerre ; plus récemment, des cartes Pokémon portant un svastika bouddhique durent être retirées de la vente au Japon. La circulation de l'information et l'intérêt accru pour les civilisations asiatiques n'ont pas suffi à réhabiliter le svastika dans le monde occidental. Son interdiction est même proposée, au regret des hindous vivant en Europe1.
Comme l'indique son nom sanskrit, le svastika est dans les mystiques orientales un signe de bon augure. Invention hindoue, il fut emprunté ultérieurement par les bouddhistes et les jaïnistes.
Il est principalement un symbole cosmique mettant en scène le mouvement perpétuel de rotation autour d'un point fixe, celui de l'univers qui subit toutes les évolutions, de tous les cycles, de la transcendance. Il représente plusieurs forces positives, comme Ganesh dans l'hindouisme, dieu que l'on invoque pour tout commencement comme étant celui qui écarte les obstacles, parfois représenté sur un lit de svastikas. Chez les bouddhistes il représente la connaissance ésotérique et la roue du dharma.
Svastika hindou.
Dans la religion hindoue, les deux sens de rotation sont associés à l'activité du dieu Brahma constructeur de l'univers : le svastika proprement dit pointant vers la droite représente la construction, la croissance, alors que celui pointant vers la gauche, appelé sauvastika, représente l'involution, la destruction. Inscrit dans un carré à base horizontale (graphie nettement plus fréquente que la position à 45°), il représente la stabilité, ses branches indiquant les quatre orients. Il peut également être le symbole du dieu solaire Surya. Le svastika pointant vers la droite, auspicieux et bénéfique, est presque seul représenté et jouit d'une popularité inaltérée par les événements en Europe. On le retrouve même sur des objets non proprement religieux. Le sauvastika, considéré comme néfaste, n'est en général pas employé. Au Bengale, Svastika est un prénom courant
Le svastika y joue un rôle encore plus important que dans l'hindouisme et représente le Tirthankara Suparsva, septième saint. C'est l'une des 24 marques auspicieuses et l'emblème du septième arhat de l'ère chrétienne. Tous les temples et textes jaïns portent ce symbole, qui est dessiné sept fois avec du riz autour de l'autel avant chaque cérémonie.
Svastikas décoratifs sur un sūtra.
Blasons du samuraï Tsunenaga Hasekura, chef d’une ambassade en Europe au XVIIe siècle
Le svastika a été utilisé par les bouddhistes probablement dès la fondation de cette religion aux alentours du VIe siècle av. J.-C. En dehors de l'Inde, svastika et sauvastika ont d'abord été indifféremment utilisés, les deux formes étant considérées comme aussi favorables l'une que l'autre. Néanmoins, l'apparition du sinogramme wan 卍 vers l'époque des Liao a favorisé la forme pointant vers la gauche, plus fréquemment employée. Après la Seconde Guerre mondiale, le stigmate nazi du svastika pointant vers la droite l'a pratiquement fait disparaître en Europe.
Le caractère chinois 卍 (pinyin wàn, équivalent de 萬, « 10 000, myriade »), représente directement un svastika pointant vers la gauche ; il symbolise dans le bouddhisme chinois la réalisation des dix mille mérites, qui promettent le nirvâna (voir le sūtra ci-contre) ; le Bouddha le porte d'ailleurs parfois, dans l'iconographie chinoise, sur la poitrine. Dans le bouddhisme zen, c'est le « sceau de l'esprit de Bouddha ». Ce symbole est utilisé pour noter les temples bouddhiques sur les plans de ville à Taïwan et au Japon. La valeur de « soleil » lui fut attribuée par l'impératrice Wu Zetian lors de sa tentative de création de nouveaux sinogrammes. Au Japon, les deux formes de svastika sont quelquefois associées aux deux composantes de l'illumination : le svastika pointant vers la gauche, omote manji (svastika externe) ou simplement manji représente l'amour et la compassion (associés au bouddha Amitabha), alors que le svastika pointant vers la droite, ura manji (svastika interne) ou gyaku manji (svastika inversé) représente la sagesse et l'énergie associées à Akshobhya.
Chez les Tibétains, le svastika est appelé (g.yung-drung), ce qui signifie « éternel ». Traditionnellement, les bouddhistes tibétains adoptent le svastika pointant vers la droite comme les Indiens, tandis que les bonpos, pratiquants de l'ancienne religion tibétaine pré-bouddhique Bön, utilisent le svastika pointant vers la gauche.
En Corée, le svastika est très courant dans les rues où il indique un lieu bouddhiste.
Au début des années 1920, le mouvement religieux syncrétiste Dao Yuan ( Maison du Dao) fonda en Chine l'organisation charitable du Svastika rouge, dont les activités s'interrompirent après 1949 ; les branches de Hong Kong et Singapour, encore actives, patronnent des écoles et des hôpitaux
Dans la mythologie basque, Sugaar est le pendant mâle d'une déité pré-chrétienne basque associée aux orages et à la foudre. Il est en général représenté par un dragon ou un serpent. Contrairement à son épouse Mari, il subsiste hélas peu de légendes à son propos. Il est représenté dans une forme similaire au svastika, le lauburu, mot qui signifie littéralement «quatre têtes». Ce symbole remonterait au moins au néolithique, à l'époque pré-indo-européenne.
Certaines tribus indiennes d'Amérique du Nord l'utilisent, particulièrement dans le Sud-Ouest des États-Unis, lui donnant chacune une signification différente. Ainsi chez les Hopis il représente les pérégrinations des clans alors que chez les Navajos c'est la « bûche tournoyante » liée aux rites de guérison. Le svastika a été retrouvé dans les sites archéologiques de la civilisation du Mississipi, dans l'Ohio.
C'est un motif traditionnel chez les Kunas de Panama qui le font figurer sur le drapeau de leur territoire autonome de Kuna Yala.
Dans la mythologie lettone, il est appelé « croix de tonnerre » (zibenkrusts) ou « croix de feu » (ugunskrusts).
Chez les francs-maçons, il est le symbole de l'univers, le centre du svastika représentant l'étoile polaire, tandis les quatre branches symbolisent les quatre points cardinaux.
Des mouvements religieux modernes l'utilisent ou l'ont utilisé de façon emblématique et en référence à sa signification originelle : la religion vietnamienne Cao Dai, le Falung Gong, Ásatrú ; le Mouvement raëlien l’avait combiné avec l’étoile de David dans son logo, changé en 1991 en réponse aux protestation pour ne garder que l’étoile
.(parfois appelé par abus de langage la svastika au lieu de la croix en forme de svastika) 卐 ou 卍 tel qu'on le représente la plupart du temps, est un symbole religieux que l'on retrouve de l'Europe à l'Océanie, apparaissant dès l'époque néolithique. On peut le décrire comme une croix composée de quatre potences prenant la forme d'un gamma grec en capitale , d'où son autre appellation de croix gammée.
Ce symbole est notamment utilisé en Orient dans la symbolique jaïne, hindoue et bouddhique, en Chine pour symboliser l'éternité. En Occident, le svastika dextrogyre et généralement incliné de 45 degrés, a été adopté comme emblème par les Nazis sous le nom de croix gammée, et acquis dès lors une forte connotation négative qui en a fait quasiment disparaître l'usage après la Seconde Guerre mondiale
Le nom svastika est un terme sanskrit apparaissant pour la première fois dans les épopées « Rāmāyana et « Mahâbhârata».
On peut l'analyser comme un mot composé de svasti et du suffixe diminutif -ka. Le sens de svasti est « bonne santé, bonne fortune » (c'est aussi une interjection équivalent au français « vive... ! ») ; il est lui-même formé de su, « bon » et de asti, « existence » (radical indo-européen du verbe être, soit *h₁es-, que l'on retrouve tel quel en français, tu es). Svastika peut donc se traduire comme « ce qui apporte la bonne fortune, ce qui porte chance ». Une autre décomposition possible est su « bon » suivi du suffixe -tika « signe », soit « bon signe », lecture reprise par un homonyme indien moderne, « ṣubhtika » .En tout état de cause, le nom est celui d'un signe de bon augure.
Le svastika inscrit dans un carré peut être retourné selon une ligne sagittale, donnant deux versions de sens opposé, facilement identifiables visuellement, mais difficilement différentiables dans certaines langues. En sanskrit, les deux formes portent des noms qui diffèrent par le radical : « bon » pour l'une et « mauvais » pour l'autre. En Occident, on considère en général que le svastika « tourne » ; On le qualifie donc de « dextrogyre » (dextro = droite ; gyro = tourne) lorsqu'il tourne dans le sens de aiguilles d'une montre, et de « lévogyre » dans le cas contraire. Mais l'emploi de ces adjectifs ne fait qu'entretenir la confusion, car il existe deux interprétations possibles du sens de rotation.
Si l'on considère qu'il s'agit à l'origine de la représentation symbolique d'une rotation, celle-ci s'effectue dans le sens inverse de celui indiqué par les pointes ; les coudes de la croix, et non la pointe des barres, indiquent donc le sens de rotation.
On peut suivre l'illusion perceptive créée par la courbure des branches et considérer que le sens de rotation est indiqué par la pointe de la barre supérieure.
Aucun point de vue ne fait l'unanimité et le débat reste ouvert. Dans la suite de l'article, les svastikas seront décrits comme « pointant vers la droite » (卐), ce qui devra s'interpréter comme « pointant en haut vers la droite et en bas vers la gauche » (svastika auspicieuse indienne et croix gammée) et « pointant vers la gauche » (卍), ce qui devra s'interpréter comme « pointant en haut vers la gauche et en bas vers la droite » (svastika coréenne de l'illustration).
Selon Salomon Reinach, le svastika serait un oiseau stylisé.
C'est l'un des plus anciens symboles de l'humanité que l'on retrouve sous plusieurs formes dans la majorité des civilisations du monde, bien qu'il n’ait pas toujours la même signification. Les différentes graphies « svastikaformes » ont pu naître indépendamment les unes des autres, bien que certaines soient liées historiquement (svastikas indien et bouddhique, svastikas indien et svastika du XXe siècle européen).
Les premiers svastikas connus se trouvent sur des poteries de la culture Vinca de Transylvanie et datent du Ve millénaire av. J.-C., suivis par ceux des poteries de Sintashta au Sud de l'Oural datant du IIe millénaire. Leur présence se fait plus importante à partir de l'Âge du bronze. Les principales occurrences du svastika en Europe et en Asie centrale sont : dans le Caucase culture de Koban), en Azerbaïdjan, chez les Scythes et leurs parents les Sarmates, chez les Hittites, les Celtes (triskell), les Grecs (grecque), et les peuples germaniques (notamment les Goths ; fibule). Plus tard on en trouve en Islande deux versions, le marteau de Thor (elle apparaît aussi sur la ceinture de Thor sur le tableau de M. E. Winge (1872) où il affronte les géants) tournoyant dans le ciel et représentant le soleil, et le Þórshamar des grimoires ; le lauburu est typique du Pays basque. Le svastika apparaît également dans de nombreuses cultures d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. On le trouve dans deux idéogrammes chinois 卐 ou plus couramment 卍, signifiant « dix mille » (c'est-à-dire l'éternité) ou « le cœur de Bouddha ».
Différentes hypothèses ont été avancées pour expliquer l'ubiquité du svastika. Une explication triviale est qu'il s'agit d'un motif décoratif facile à exécuter. Une autre, qui fait appel aux fonctions symboliques communes à tous les humains, suggère qu'il s'agirait à l'origine d'une représentation d'un mouvement rotatif : rotation du ciel nocturne dans l'hémisphère Nord autour de l'étoile polaire, du soleil dans sa course, ou d'un autre corps céleste (une comète par exemple, comme l'a proposé l'astronome Carl Sagan au vu de celle représentée dans un manuscrit chinois de Mawangdui) Chez les Navajos, il s'agit de la rotation d'une bûche.
La signification et l'importance du svastika varient selon les cultures et les époques. Il peut n'être qu'un signe parmi d'autres comme sur les poteries Vinca, ou un symbole religieux prééminent comme dans l'hindouisme et le bouddhisme. De nos jours, par exemple, le svastika dextrogyre (卍) est utilisé pour marquer les temples bouddhistes sur les plans de ville japonais. Au XXe siècle, les svastikas ont été utilisés par le régime nazi et sont devenus tabous dans le monde occidental, même le svastika bouddhique pointant vers la gauche, à l'inverse du svastika indien et de la croix gammée. Des tombes bouddhiques appartenant à des familles indochinoises furent vandalisées après la guerre ; plus récemment, des cartes Pokémon portant un svastika bouddhique durent être retirées de la vente au Japon. La circulation de l'information et l'intérêt accru pour les civilisations asiatiques n'ont pas suffi à réhabiliter le svastika dans le monde occidental. Son interdiction est même proposée, au regret des hindous vivant en Europe1.
Comme l'indique son nom sanskrit, le svastika est dans les mystiques orientales un signe de bon augure. Invention hindoue, il fut emprunté ultérieurement par les bouddhistes et les jaïnistes.
Il est principalement un symbole cosmique mettant en scène le mouvement perpétuel de rotation autour d'un point fixe, celui de l'univers qui subit toutes les évolutions, de tous les cycles, de la transcendance. Il représente plusieurs forces positives, comme Ganesh dans l'hindouisme, dieu que l'on invoque pour tout commencement comme étant celui qui écarte les obstacles, parfois représenté sur un lit de svastikas. Chez les bouddhistes il représente la connaissance ésotérique et la roue du dharma.
Svastika hindou.
Dans la religion hindoue, les deux sens de rotation sont associés à l'activité du dieu Brahma constructeur de l'univers : le svastika proprement dit pointant vers la droite représente la construction, la croissance, alors que celui pointant vers la gauche, appelé sauvastika, représente l'involution, la destruction. Inscrit dans un carré à base horizontale (graphie nettement plus fréquente que la position à 45°), il représente la stabilité, ses branches indiquant les quatre orients. Il peut également être le symbole du dieu solaire Surya. Le svastika pointant vers la droite, auspicieux et bénéfique, est presque seul représenté et jouit d'une popularité inaltérée par les événements en Europe. On le retrouve même sur des objets non proprement religieux. Le sauvastika, considéré comme néfaste, n'est en général pas employé. Au Bengale, Svastika est un prénom courant
Le svastika y joue un rôle encore plus important que dans l'hindouisme et représente le Tirthankara Suparsva, septième saint. C'est l'une des 24 marques auspicieuses et l'emblème du septième arhat de l'ère chrétienne. Tous les temples et textes jaïns portent ce symbole, qui est dessiné sept fois avec du riz autour de l'autel avant chaque cérémonie.
Svastikas décoratifs sur un sūtra.
Blasons du samuraï Tsunenaga Hasekura, chef d’une ambassade en Europe au XVIIe siècle
Le svastika a été utilisé par les bouddhistes probablement dès la fondation de cette religion aux alentours du VIe siècle av. J.-C. En dehors de l'Inde, svastika et sauvastika ont d'abord été indifféremment utilisés, les deux formes étant considérées comme aussi favorables l'une que l'autre. Néanmoins, l'apparition du sinogramme wan 卍 vers l'époque des Liao a favorisé la forme pointant vers la gauche, plus fréquemment employée. Après la Seconde Guerre mondiale, le stigmate nazi du svastika pointant vers la droite l'a pratiquement fait disparaître en Europe.
Le caractère chinois 卍 (pinyin wàn, équivalent de 萬, « 10 000, myriade »), représente directement un svastika pointant vers la gauche ; il symbolise dans le bouddhisme chinois la réalisation des dix mille mérites, qui promettent le nirvâna (voir le sūtra ci-contre) ; le Bouddha le porte d'ailleurs parfois, dans l'iconographie chinoise, sur la poitrine. Dans le bouddhisme zen, c'est le « sceau de l'esprit de Bouddha ». Ce symbole est utilisé pour noter les temples bouddhiques sur les plans de ville à Taïwan et au Japon. La valeur de « soleil » lui fut attribuée par l'impératrice Wu Zetian lors de sa tentative de création de nouveaux sinogrammes. Au Japon, les deux formes de svastika sont quelquefois associées aux deux composantes de l'illumination : le svastika pointant vers la gauche, omote manji (svastika externe) ou simplement manji représente l'amour et la compassion (associés au bouddha Amitabha), alors que le svastika pointant vers la droite, ura manji (svastika interne) ou gyaku manji (svastika inversé) représente la sagesse et l'énergie associées à Akshobhya.
Chez les Tibétains, le svastika est appelé (g.yung-drung), ce qui signifie « éternel ». Traditionnellement, les bouddhistes tibétains adoptent le svastika pointant vers la droite comme les Indiens, tandis que les bonpos, pratiquants de l'ancienne religion tibétaine pré-bouddhique Bön, utilisent le svastika pointant vers la gauche.
En Corée, le svastika est très courant dans les rues où il indique un lieu bouddhiste.
Au début des années 1920, le mouvement religieux syncrétiste Dao Yuan ( Maison du Dao) fonda en Chine l'organisation charitable du Svastika rouge, dont les activités s'interrompirent après 1949 ; les branches de Hong Kong et Singapour, encore actives, patronnent des écoles et des hôpitaux
Dans la mythologie basque, Sugaar est le pendant mâle d'une déité pré-chrétienne basque associée aux orages et à la foudre. Il est en général représenté par un dragon ou un serpent. Contrairement à son épouse Mari, il subsiste hélas peu de légendes à son propos. Il est représenté dans une forme similaire au svastika, le lauburu, mot qui signifie littéralement «quatre têtes». Ce symbole remonterait au moins au néolithique, à l'époque pré-indo-européenne.
Certaines tribus indiennes d'Amérique du Nord l'utilisent, particulièrement dans le Sud-Ouest des États-Unis, lui donnant chacune une signification différente. Ainsi chez les Hopis il représente les pérégrinations des clans alors que chez les Navajos c'est la « bûche tournoyante » liée aux rites de guérison. Le svastika a été retrouvé dans les sites archéologiques de la civilisation du Mississipi, dans l'Ohio.
C'est un motif traditionnel chez les Kunas de Panama qui le font figurer sur le drapeau de leur territoire autonome de Kuna Yala.
Dans la mythologie lettone, il est appelé « croix de tonnerre » (zibenkrusts) ou « croix de feu » (ugunskrusts).
Chez les francs-maçons, il est le symbole de l'univers, le centre du svastika représentant l'étoile polaire, tandis les quatre branches symbolisent les quatre points cardinaux.
Des mouvements religieux modernes l'utilisent ou l'ont utilisé de façon emblématique et en référence à sa signification originelle : la religion vietnamienne Cao Dai, le Falung Gong, Ásatrú ; le Mouvement raëlien l’avait combiné avec l’étoile de David dans son logo, changé en 1991 en réponse aux protestation pour ne garder que l’étoile
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