L'imposition des mains (fin)
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L'imposition des mains (fin)
CHAPITRE XVII
LA PREPARATION DE L’OPERATEUR
L’entraînement psychurgique. La domination de soi-même. Les forces nerveuses. Leur accumulation pendant le repos. Le sommeil. L’orientation. La fatigue mentale. Le désintéressement.
LA PREPARATION DE L’OPERATEUR
L’entraînement psychurgique. La domination de soi-même. Les forces nerveuses. Leur accumulation pendant le repos. Le sommeil. L’orientation. La fatigue mentale. Le désintéressement.
Le premier venu peut magnétiser, à la condition d’être en bonne santé ; mais il est des personnes mieux douées que d’autres du point de vue de l’action à exercer. Certaines disposition naturelles permettent d’obtenir des résultats plus rapides et plus féconds. Cependant les aptitudes, mêmes les plus brillantes, demandent à être cultivées. On ne devient réellement fort en magnétisme qu’après s’être soumis à un entraînement qui a pour but :
1. De rendre l’opérateur complètement maître de lui-même.
2. De lui enseigner à faire appel aux forces diffuses de l’ambiance pour les attirer, afin de les reporter ensuite sur le malade.
Pour acquérir de l’empire sur autrui on conçoit qu’il faille tout d’abord entrer en pleine possession de soi même. Plus on réussit à dominer les forces que l’on veut mettre en œuvre, et plus on est puissant. Une énergie calme et retenue, mais susceptible de s’exalter à volonté, tel est le grand secret du pouvoir psychique.
Mais cette puissance d’impulsion ne devient réellement précieuse qu’à la condition de ne pas s’exercer dans le vide. Un feu ardent ne suffit pas à produire de la vapeur, s’il brûle sous un chaudière sans eau. C’est pour cela qu’une volonté véhémente reste impuissante en magnétisme, tant qu’elle ne s’applique pas à la propulsion d’une sorte d’électricité vitale qui s’accumule autour de l’organisation du magnétiseur.
Cette accumulation s’effectue spontanément par l’effet du repos et, d’une manière plus spéciale, pendant le sommeil. Un magnétiseur ne saurait donc mieux réparer ses forces qu’en dormant.
Dormir est pour lui un besoin plus impérieux encore que se nourrir. On peut magnétiser ayant faim, mais l’insomnie prive l’opérateur de tous ses moyens.
La tradition nous apprend que le sommeil est plus particulièrement profitable si l’on prend soin de se coucher la tête à l’est. il est certain que cette orientation exerce une influence marquée sur un système nerveux sensible. Je ne puis, pour ma part, supporter la position inverse. Lorsque en voyage, alors que j’ignorais dans quel sens j’étais couché, il m’arrivait de ne pouvoir dormir par suite d’un congestionnement particulier du cerveau, il m’a toujours suffit de refaire le lit, en portant l’oreiller aux pieds, pour goûter aussitôt un repos complet. Vérification faite, je constatais régulièrement ensuite que la position adoptée se rapprochait de mon orientation habituelle.
Ce fait, qui exclut toute hypothèse d’auto-suggestion, n’a rien d’étrange, si l’on songe que le dormeur étendu la tête à l’est suit le mouvement de rotation e la terre et se trouve entraîné dans l’espace la tête en avant, à une vitesse vertigineuse.
Au sommeil se rattache la tranquillité d’esprit. L’inquiétude et les préoccupations entretiennent une agitation mentale qui épuise. Une certaine insouciance philosophique est indispensable à l’homme qui veut pouvoir disposer d’une forte réserve d’énergie nerveuse. Le magnétiseur doit donc éviter, de se « faire de la bile ». Il aura d’autant plus d’action qu’il jouira intérieurement d’une paix plus parfaite.
Le calme et l’assurance sont à ce point tellement de rigueur que le thérapeute risque de se voir paralysé, s’il ne se tourmente par trop au sujet de la personne qui réclame ses soins. Aussi, n’est-il pas toujours bon d’être lié au malade par une affection vive. Un fils qui voit ses parents en danger n’est pas leur meilleur magnétiseur. Le mari n’interviendra pas non plus toujours avec le plus de succès auprès de sa femme. Un indifférent peut avoir une action beaucoup plus efficace, uniquement parce qu’il ne se trouble pas.
Il est encore nuisible d’être trop craintivement anxieux d’obtenir un résultat favorable. J’ai vu des magnétiseurs se plaindre de ne réussir qu’auprès des malades qu’ils soignaient gratuitement ; ils échouaient dès qu’on leur allouait des honoraires. C’est, en ce cas, leur excès de conscience qui les perdait, en troublant leur liberté d’esprit. le guérisseur doit absolument ne se soucier de rien, tout en agissant de son mieux. Le résultat devient ce que les circonstances permettent qu’il soit : l’opérateur n’est responsable que de ce qui dépend de lui. Il faut donc magnétiser riches et pauvres avec le même sentiment de charité, tout en se plaçant résolument au dessus des questions matérielles.
On ne peut d’ailleurs magnétiser que par philanthropie, par goût et par passion, mais jamais par esprit de lucre ; un magnétiseur a le droit de vivre de son art, mais il doit le faire en artiste et non en marchant de fluide. Il ne saurait songer à s’enrichir autrement que du point de vue moral.
CHAPITRE XVIII
LES EXCITANTS
Les poisons du système nerveux. Inconvénients d’une alimentation animale. Le repos préalable remplace les stimulants. Sommeil conscient. Ses effets. La coagulation des hermétistes.
On éprouve de nos jours le besoin de se donner artificiellement du ton. De ce fait, toute une gamme de substances diversement toxique est entrée dans la consommation courante. Après l’alcool et l’absinthe, l’usage s’est répandu de l’opium, de la morphine et du haschich.
Tous ces poisons agissent sur le système nerveux, dont ils entravent les réactions normales. Un magnétiseur doit s’en abstenir avec le plus grand soin. Le vin lui-même n’est aucunement avantageux ; il en est de même du café et du thé, voire du bouillon et de la viande. Quant au tabac, il est à proscrire sévèrement, si l’on veut jouir de toute sa sensibilité.
Pour n’être point tenté de recourir à des excitants, il suffit de suivre le régime végétarien. Il se recommande impérieusement aux personnes qui veulent se livrer au magnétisme d’une manière suivie. Les carnassiers sont névropathes. La chair des animaux renferme des principes stimulants, dont l’absorption donne une sorte de fièvre, qui empêche de vouloir avec calme et surtout d’imaginer avec la continuité nécessaire. La viande exerce une action enivrante qui détruit la neutralité indispensable à l’opérateur soucieux de magnétiser avec fruit et sans fatigue.
A une époque où je me dépensais sans ménagement, je pouvais me livrer à une véritable débauche de magnétisme tant que j’observais un régime purement végétal. Mais au moindre écart mon équilibre nerveux se trouvait rompu. Alors je n’étais plus en état de vibrer librement, en pleine concordance avec les forces que j’avais à m’assimiler, puis à transmettre à autrui.
Lorsque l’on prend soin de n’entraver en rien les réactions naturelles du système nerveux, le simple repos suffit à lui seul non seulement à réparer les pertes, mais encore à fournir des forces surabondantes en vue d’un effort extraordinaire. Si au lieu de recourir à des excitants pour accomplir un travail exigeant une certaine tension d’esprit, on avait la sagesse de se recueillir, en se reposant, on se mettrait ainsi très rapidement à même de produire avec facilité.
Pour ma part, je me sui vu par moments inapte à tout labeur intellectuel et physique. Une lassitude invincible m’interdisait toute application : il me devenait impossible de fixer mon esprit, fut-ce même en vue d’une simple lecture. Comme la lutte aggravait encore cet état, force m’était d’y renoncer, pour m’abandonner à une complète passivité en cherchant à dormir. Mais le sommeil restait incomplet ; je tombais dans un alanguissement délicieux ne ma laissant plus la sensation de mon corps. Mes membres n’étaient plus sous la dépendance immédiate de ma volonté : pour exécuter un mouvement j’avais au préalable un effort à faire pour rentrer en moi-même, car j’étais comme dégagé en partie des liens de la matière. Aussi, la vie du rêve m’apparaissait-elle comme la vie réelle ; les tableaux les plus enchanteurs défilaient devant l’objectif de ma vue interne. Tout ce que je voyais était idéalement beau : c’était un ravissement continuel.
Cependant, peu à peu ces visions devenaient moins nettes et je rentrais dans le domaine de la sensation ordinaire. Il me semblait alors sortir d’un bain vivifiant, tellement j’étais frais, dispos, plein d’ardeur, riche en idées et prêt à me livrer au travail le plus ardu.
(J’ai peut-être abusé de ce mode instantané de récupérer mes forces. Un travail continuel n’est pas impunément imposé à nos organes, surtout aux éléments extrêmement délicats du système nerveux. Il faut absolument du repos. Cette exigence rendra toujours difficile ou dangereux l’exercice professionnel du magnétisme : si l’on est consciencieux, on se tue, et dans le cas contraire mieux vaut s’abstenir. puisque chacun est à même de magnétiser, il faut se partager la besogne : telle est la solution. En magnétisant une ou deux fois par jour, on ne s’expose pas au moindre danger ; mais lorsque, dans le cours de sa journée, on se dépense sérieusement en faveur d’une dizaine de malades, et cela pendant des mois ou des années, le métier devient exténuant. On peut ne pas s’en apercevoir dès le début, mais un moment vient où il faut s’arrêter.)
Mon expérience personnelle me porte ainsi à proscrire les stimulants artificiels qui n’agissent qu’en épuisant les réserves vitales de l’organisme.
Or, il importe de ne jamais entamer ces provisions dynamiques, qui sont le capital dont nous ne devons dépenser que les revenus. Pour agir avec efficacité il ne faut jamais, du point de vue nerveux, contracter des dettes mais, au contraire, amasser d’avance des économies lorsqu’un surcroît de dépense est à faire.
Toute rupture d’équilibre entraîne, au surplus, une réaction compensatrice. Un excès provoque toujours un excès équivalent en sens contraire.
Après un surcroît d’activité, un repos correspondant s’impose ; mais il est avantageux de recueillir dans la passivité des forces supplémentaires, avant de s’attaquer à un travail fatigant. Lorsqu’on a su coaguler on a de quoi dissoudre ; car la fameuse formule « COAGULA, SOLVE », ne fait pas allusion à autre chose qu’à la condensation et au dispersement de la force universelle. Le magnétiseur ne peut donner que ce qu’il a préalablement reçu. Se mettre en état de recevoir, tel est donc le point de départ de ses opérations
CHAPITRE XIX
LA MISE EN RAPPORT
Isolement. Incantation. L’enthousiasme. les forces de l’âme. La certitude d’agir toujours avec fruit.
La manière d’opérer ne comporte pas en magnétisme une règle uniforme. Chacun doit agir selon les ressources de son individualité. Mais il est difficile, lorsqu’on débute, d’improviser de toutes pièces une méthode. On commence par en adopter une que l’on tient d’autrui, puis on la modifie peu à peu selon sa propre convenance. C’est ainsi que je suis arrivé à procéder de la manière suivante :
En abordant un malade, je veille tout d’abord à ce qu’il soit étendu ou assis commodément, puis je m’installe auprès de lui, de manière à pouvoir lui tenir les mains.
Presque tous les magnétiseurs entrent ainsi en matière ; mais certains d’entre eux croient utile de fasciner le malade en l’obligeant à les regarder dans les yeux. Cette pratique est propre aux endormeurs, mais ne se recommande nullement lorsqu’il s’agit de guérir.
Je préfère n’imposer au malade aucune fatigue et, loin de fixer avec une énergie plus ou moins féroce, je ferme les yeux, pour m’abandonner à la plus complète passivité. Pendant quelques secondes, c’est une sorte d’anéantissement : j’oublie tout ce qui m’entoure et je ne pense à rien. Puis les idées me viennent une à une. Les mains que je sens dans les miennes me rappellent que j’ai à magnétiser quelqu’un. Or, le malade qui veut bien avoir confiance en mon intervention ne doit pas être déçu ; il est indispensable qu’il soit guéri. Je ne puis laisser discréditer le magnétisme et, d’autre part, le malheureux que j’ai devant moi est digne de toute ma compassion… J’évoque alors tous les motifs qui sont susceptibles d’exalter l’intérêt que je lui porte.
Finalement j’envisage la souffrance comme résultant d’un trouble de l’harmonie universelle. Je songe au principe qui répand dans le monde la lumière et vie. N’est-ce pas au nom de cette puissance souveraine qu’il m’incombe d’intervenir ? L’homme qui veut le bien ne devient-il pas l’agent de toutes les énergies qui luttent contre le mal ? L’individu n’est rien par lui même, mais il peut disposer d’une force immense s’il parvient à s’aimanter des courants de la vie collective…
En se laissant emporter par le flot de semblables pensées, on arrive à un degré d’enthousiasme qui favorise l’extériorisation de soi-même. Ce n’est pas en restant de sang froid que l’on peut sortir de soi, pour voler au secours d’autrui avec toute son âme. Il faut en psychurgie apprendre à s’exalter par le moyen d’une sorte d’incantation, en se grisant peu à peu de pensées qui naissent d’elles-mêmes.
Parfois le malade n’inspire guère par lui-même un intérêt puissant. Il n’en mérite pas moins de sympathie, car il appartient à ce corps de l’humanité dont nous sommes les nomades composantes.
Nous participons tous à la même vie collective, et rendre la santé aux autres c’est se guérir soi-même.
Mais l’idée de solidarité ne parvient pas toujours à porter l’opérateur au diapason requis. Il peut alors avoir recours à un artifice plus subtil. En magnétisant un indifférent il se représentera l’image d’une personne pour qu’il il sacrifierait volontiers sa vie, puis il s’imaginera que c’est elle qu’il soigne…
Le problème consiste à convertir en énergie curative toutes les potentialités réunies de la pensée, de l’imagination et de la volonté. aucune ressource ne doit être négligée dans ce but.
Mais l’essentiel sera toujours de ne pas se laisser entamer par le doute. Ce n’est pas le malade quia besoin d’avoir la foi, c’est l’opérateur. il ne doit surtout jamais craindre de se heurter à quelque impossibilité.
On peut entreprendre au-dessus de ses forces ;mais aucun effort généreux ne peut rester stérile. Rien ne se perd dans le domaine des forces. Si l’énergie émise ne parvient pas à localiser l’objet de sa destination, elle n’en sera pas moins utilisée.
Les séances d’hypnotisme en fournissent la preuve ; car, lorsqu’on s’efforce d’endormir un sujet rebelle, il arrive très souvent qu’un spectateur dont on ne s’occupait nullement tombe tout à coup en sommeil.
Ce fait doit rassurer le thérapeute, qui n’a pas à s’inquiéter du résultat de ses efforts. Il ne lui appartient pas d’obtenir toujours ce qu’il désire ; mais lorsqu’il se dépense il ne manque jamais d’enrichir l’atmosphère d’effluves vitaux qui vont d’eux-mêmes aux plus nécessaires.
Cela est vrai surtout pour le magnétiseur sensitif, qui n’agit pas en vertu d’une décision arbitraire de sa volonté, mais uniquement sur la sollicitation du malade. Lorsque celui-ci est attractif, c’est qu’il transmet inconsciemment à autrui la force dont il ne profite pas lui même. Le psychurge qui sait se mettre en harmonie avec les courants de la vie générale ne court aucun risque d’intervenir en pure perte.
CHAPITRE XX
L’AUSCULTATION MAGNETIQUE
Eréthisme psychique. Neutralité de l’opérateur. Attraction spontanée. Les points faibles. Indices fournis par la sensibilité. Ses avantages.
Après avoir rassemblé les forces destinées à combattre le mal on ne doit pas se hâter de les lancer aveuglément contre l’ennemi. l’action demande à être conduite avec discernement ; mais il suffit à cet effet de ne rien précipiter, en laissant au système nerveux le temps de se reconnaître .
Voici à cet égard ma façon de procéder : tant que je tiens les mains du malade j’agis sur moi-même et non sur lui ; mais il vient un moment où mon énergie psychique est parvenue à un degré suffisant de tension. J’en suis averti par des sensations spéciales : mes cheveux semblent se dresser, puis une sorte de frisson part de la nuque et se propage le long de la colonne vertébrale. Bientôt cet influx parvient jusqu’à l’extrémité des membres, qui entrent légèrement en moiteur ; ensuite le mouvement revient sur lui même : la poitrine se gonfle et le respiration prend un rythme anormal.
Il y a comme un envahissement par un souffle mystérieux : instinctivement je me redresse et j’ouvre les yeux.
Abandonnant alors l’une des mains du malade je commence à promener devant lui la main devenue libre. Mais toute mon attention se borne à sentir, conformément aux théories de Didier (Voir chapitre III). J’explore ainsi les différentes régions du corps (thorax, abdomen, membres, etc..) tout en restant passif, ou plus exactement neutre, car si je n’agit pas moi-même (par la volonté), je laisse agir mon système nerveux, et j’observe les points sur lesquels son action se porte spontanément. Dès que j’aborde une de ces régions le courant qui s’établit fait contracter mes doigts, transformés pour la circonstance en autant de baguettes divinatoires.
Les centres attractifs que je discerne ainsi ne correspondent pas nécessairement aux organes malades, mais ce sont des brèches sur lesquelles l’action devra se concentrer
Une sensibilité exercée fournit en ces matières des indications précieuses. Elle permet d’éclairer pleinement l’action, aussi ne saurait-on trop recommander aux débutants d’apprendre à sentir.
On peut d’ailleurs aller fort loin dans la voie de cette clairvoyance particulière aux magnétiseurs expérimentés. A la condition de posséder quelques notions de physiologie on parvient à se faire une idée extrêmement nette des désordres à combattre. Parfois aussi, on se rend compte de l’état des organes sans avoir besoin d’être en contact avec le malade. D’une séance à l’autre on perçoit les modifications qui se sont produites pour en tirer des pronostics relativement aux phases prochaines de la cure. D’autre part, il arrive d’attirer l’attention du malade sur des symptômes qu’il oubliait de signaler.
En résumé, trois phases sont à distinguer dans les opérations qui se succèdent au cours d’une séance magnétique.
L’opérateur se rend tout d’abord passif et attractif. Il se prépare à l’action en faisant appel aux forces qui doivent entrer en jeu.
Lorsqu’il est prêt à agir, il se retient, pour rester observateur neutre des effets qui se produisent d’eux-mêmes.
Enfin, il devient actif, dès qu’il est pleinement renseigné sur ce qui importe d’être entrepris. Un plan de bataille judicieusement conçu permet alors d’agir sans gaspiller le moindre effort.
CHAPITRE XXI
L’ACTION
L’emploi de la volonté. La dépense totale de soi. L’immunité contre la contagion. Danger de la passivité. Le courage.
Pour sortir de la neutralité et devenir progressivement actif, le magnétiseur n’a qu’à répondre aux attractions qui s’exercent sur lui de la part du malade. Il sature les régions absorbantes, et c’est là souvent tout son rôle.
Mais une intervention plus vigoureuse peut devenir nécessaire : il est alors rarement utile de déployer un effort brusque. La douceur se recommande en général, à la condition de s’allier à une énergie graduellement croissante.
Le thérapeute ne doit jamais oublier que sa force réside essentiellement dans une volonté retenue. Il a tout intérêt à ne point gaspiller sa puissance volontaire. C’est une réserve suprême qui ne doit entrer en ligne qu’à bon escient. On affaiblit la volonté en l’exerçant à tort et à travers. Pour la rendre irrésistible, il faut au contraire s’en montrer avare. Celui qui éviterait de vouloir hors de propos, celui-là commanderait en souverain à tout ce qui serait susceptible d’obéir.
En magnétisme, la volonté ne doit jamais s’exercer arbitrairement : il faut attendre qu’il y soit fait appel. Lorsque toutes les autres ressources ont été épuisées alors seulement il convient de déchaîner le vouloir dans tout son impétuosité. Mais il sera rarement nécessaire d’en venir jusqu’aux moyens héroïques de la psychurgie.
Néanmoins, à la fin de chaque séance, il est de l’intérêt à la fois du malade et du magnétiseur que celui-ci se dépense entièrement.
A cet effet, on délivrera le malade de s quelques malaises qu’il pourrait éprouver. Des passes transversales vigoureuses en auront rapidement raison. Les condensations morbides de l’atmosphère magnétique du malade étant dissoutes, il s’agit de reconstituer fortement son ambiance vitale. On y parvient en accumulant autour du sujet des nuées puissamment chargées d’électricité curative : c’est le moment de donner tout ce que l’on possède, sans craindre de s’épuiser.
En cela on ne risque en aucune manière de se fatiguer, car on récupérera d’autant mieux ses forces en les renouvelant qu’on les aura plus complètement dépensées. Le moyen de s’enrichir en magnétisme c’est de se priver de tout pour autrui.
Mais afin de reprendre au delà de ce que l’on a donné, il faut éviter de s’attarder passivement auprès du malade. Dès que la séance est terminée le mieux est de gagner aussitôt le grand air. Là, rien ne provoque une meilleure réaction qu’une marche assez rapide qui active la respiration et fait entrer la peau en moiteur.
Si l’on a besoin de ne jamais négliger cette précaution on peut sans imprudence s’attaquer aux maladies les plus contagieuses. Le guérisseur ne s’expose à aucun danger tant qu’il est actif. La passivité seule lui devient funeste, en particulier lorsqu’elle se traduit par la peur. Mais celle-ci est nécessairement inconnue à l’homme qui a ce qu’il faut pour guérir autrui.
En somme, un thérapeute doit appliquer judicieusement ses forces, sans songer à les économiser.
Plus il s’oublie et plus il reçoit. Il n’a jamais à calculer : ses pertes se réparent d’autant mieux qu’il s’est moins ménagé.
Cependant il ne faut pas perdre de vue que nos organes s’usent. on peut jongler avec le force, en donner, puis en reprendre à plus haute tension, mais cela n’a qu’un temps si l’on se surmène sans ménagement. Les appareils nerveux finissent alors par s’irriter et se détériorer. Il faut donc agir comme il vient d’être dit, mais en ne multipliant pas à l’excès le nombre des séances et en s’accordant entre elles le repos nécessaire.
CHAPITRE XXII
CONCLUSION DE LA PARTIE PRATIQUE
Santé oblige. La médecine familiale. Point de guérisseur de profession. Chacun magnétiseur.
Une influence bienfaisante rayonne de tout organisme sain. Par son moyen, la santé se communique et devient une richesse, que les milieux partagés peuvent répartir aux plus pauvres.
Or, si la richesse matérielle crée des devoirs pour ceux qui la détiennent, il en est de même de cette richesse suprême qui est la santé. Dans la mesure de ses forces chacun doit secourir son prochain, et puisque nous avons la faculté de nous guérir les unes les autres nous sommes coupables si nous n’en usons pas.
Apprenons à mieux nous connaître nous-mêmes ! Nous disposons d’un pouvoir curatif inconscient qui sollicite toute personne vigoureuse à devenir le médecin des siens. L’imposition des mains conduit à une thérapeutique de famille, à une médecine intime et non prétentieuse. Chacun peut l’exercer sans grandes études et sans diplôme.
Cette médecine de tous ne doit point faire mépriser la science des docteurs. Bien imprudent celui qui voudrait toujours se passer de leur expérience.
Ne dédaignons point leurs lumières mais agissons avant eux : intervenons avec force vitale et avec une chaude ferveur dans notre désir de soulager autrui ; ainsi le plus souvent nous rendrons superflue toute assistance médicale.
Les magnétiseurs ont eu jusqu’ici le tort d’être exclusifs et de vouloir se substituer aux médecins. Cette double erreur les a lancé dans une exploitation professionnelle du magnétisme qui entraîne aux pires avilissements. Il importe de réagir contre de pareils abus.
C’est en parant aux complications naissantes que l’imposition des mains est appelée à rendre les plus précieux services ; aussi faut-il en vulgariser très largement la pratique. Les magnétiseurs ne doivent pas constituer une corporation, car tout le monde doit devenir magnétiseur, toute personne, du moins qui en a les aptitudes et c’est le cas de l’immensité générale. Tout malade trouvera dans son entourage des personnes capables de lui imposer les mains : le remède est partout à côté du mal, mais d’ineptes préventions nous en éloignent.
Soyons moins obstinés dans la routine qui nous aveugle. Ne rejetons pas à la légère ce qui nous paraît étrange : l’orgueil humain n’est que trop enclin à reconnaître la vérité ; aussi se dévoile-t-elle de préférence aux humbles, aux cœurs simples, dont il est dit qu’ils verront Dieu.
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